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62 [i566] MÉMOIRES POUR SERVIR
des requestes n'avoient voulu raporter laditte requeste, laquelle lue, les cardinaux de Guyse et de Bourbon et autres dirent qu'ils ne sçavoient que c'étoit dudit edit: ce que voyant le cardinal de Bourbon, se mit én grande colère, et dit que ce n'etoit bien fait au chancelier de faire tels edits, qui n'avoient eté passés au conseil ; et puisqu'on fesoit telles choses, il ne faloit plus de conseil , et que pour luy il n'y assisteroit plus. Lors le chancelier dit au cardinal de Loraine ces mots : cc Monce sieur, vous etes deja venu pour nous troubler. » Auquel ledit cardinal répondit : « Je ne suis pas venu vous « troubler, mais empescher que ne troubliez comme « vous avez fait par le passé, belistre que vous étés. » Lors le chancelier répondit au cardinal de Lorraine : a Voudriez vous empescher que ces pauvres gens aus-« quels le Roy a permis de vivre en liberté de leurs « consciences ne fussent aucunement consolés ? — Ouy « je le veux empescher, dit le cardinal; car l'on sçait « bien que souffrant telles choses, c'est tacitement souf-« frir les prêches secrettes, et l'empescherai tant que « je pourrai. Et vous qui etes ce que etes apresent, de « par moy, osés bien me dire que je viens pour vous « troubler : je vous garderay bien de faire ce que vous « avez fait par ci-devant. » Et pareillement M. le cardinal de Bourbon, se courouçant fort audit chancelier, luy demanda s'il lui apartenoit de passer quelque edit sans le conseil ; et, de fait, se levèrent tous deux en colère, et entrerent en la chambre de la .Reyne, qui etoit malade, et les apaisa le mieux qu'elle put. Le Roy les renvoya au conseil, auquel M. ie duc d'Anjou (*)
(0 Le due d'Anjou : il a depui-Tété roi, «ous le nom de Henri ni.
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